vendredi 19 février 2016

La face cachée de la transformation numérique




La révolution numérique va concerner tous types d’entreprises et organisations.
On parle d’uberisation, de l’économie collaborative avec Airbnb, Blablacar, des objets connectés, etc… de 3 éme révolution industrielle. On parle de cela tous les jours, de ces évolutions spectaculaires, 
Par delà ces exemples, les enjeux sont énormes et peu d’entreprises sont à l’abri d’un mouvement qui est général et global. L’horizon est incertain pour tous les acteurs économiques. Les plus grandes mutations sont encore devant nous, en particulier pour les grandes entreprises, les grandes organisations publiques.

Un mouvement profond se prépare


Il y a un mouvement profond qui n’apparait pas à la surface, et émergera un jour. Toutes les grandes structures ont une histoire informatique qui date de plusieurs décennies. Un patrimoine d’applications, souvent très important, pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers. Rien que pour entretenir ce patrimoine, il faut des milliers, des dizaines de milliers d’informaticiens… Car il y a d’incontournables mises à niveau technologiques, et une réglementation qui est en constant perfectionnement.

Les grandes entreprises ont pour la plupart engagé le virage numérique. Elles créent des postes de Digital Officer ou de Responsable de la Transformation digitale, apprivoisent les technologies du Big Data, de la machine learning, … Elles remettent en cause le développement traditionnel en cascade … Les plus concurrentielles ont engagé un marketing prédictif, voire intrusif, exploitant les traces Internet, la géolocalisation, et des algorithmes sophistiqués…

Mais la transformation va aussi atteindre le patrimoine SI, cette grande masse d’applications héritée d’années d’informatisation. Ces ensembles d’applications, organisées comme on le dit en silos, sont autant de cathédrales de masse et de complexité. Ces masses ne peuvent être changées sans efforts considérables, allant parfois jusqu’à leur réécriture dans des projets tunnels hasardeux. Elles  n’obéissent pas aux injonctions du management… Et ce sont ces applications qui font tourner la boutique, fournissent les produits, les services, paient les employés, lèvent l’impôt, distribuent les allocations, calculent les statistiques du chômage, … En somme, une inertie incontournable, une résistance massive au changement.

Une concurrence entre acteurs économiques


Ce patrimoine, cet "actif immatériel", jusqu'à présent valorisé en tant que tel, ne serait-ce que par son coût de création, et sa durée supposée d'amortissement, devient en quelque sorte un handicap.
Mais tout dépend bien sûr de la situation de concurrence. Si la grande entreprise est confrontée à une start-up, ou un GAFA, elle a des soucis à se faire… quand il s’agit d’un GAFA, autant dire que le combat est quasi perdu d’avance, vu l’efficacité de leurs modèles et leur maîtrise de la technologie (par exemple Amazon dépasse largement IBM ou Microsoft ou Google en chiffre d’affaires  Cloud).

Mais dans la majorité des cas, au moins dans la phase actuelle de la révolution numérique, la concurrence entre les grandes entreprises traditionnelles, se fait d’abord entre elles. Depuis déjà plusieurs années elles cherchent à se diversifier, comme la banque-assurance, comme les mutuelles et assureurs sociaux qui veulent aller sur le secteur santé, les industriels du transport glissant vers le service, etc…


Une course de vitesse



Dans cette lutte entre grands acteurs économiques, ne nous leurrons pas, ils ne deviendront pas Amazon. Et ne seront pas aussi agiles qu’une start-up… Simplement, dans la phase actuelle, l’économie traditionnelle, bien que fragilisée, reste en place, la concurrence provoque une course de vitesse. Une course de vitesse d’évolution du Business, des métiers, et donc du système d’information, car il est partout.

La face cachée de l'iceberg


Évoluer, plus rapidement que les concurrents, avec l'handicap du SI existant, c’est la question cruciale. Et la face cachée de l’iceberg.
Plusieurs attitudes sont possibles :
  • Le recours à la Méthode, en menant de lourds projets de modernisation, de convergence, de refonte pour atteindre une cible : c’est un grand classique, on en connait les risques et coûts, et le résultat est loin d’être garanti.

  • Le recours aux ruptures, avec des projets associant une rupture technologique avec une rupture business. Les entreprises créent des Spin Off, des filiales dédiées à la création des nouveaux modèles Business. Avantage de vitesse mais désavantage car clivage avec le reste de l’entreprise ou du groupe, et clivage pour les clients. Toutes les entreprises n’ont pas forcément une telle opportunité, et les exemples sont encore rares. Ils pourront probablement se multiplier avec les objets connectés.

  • La recherche de la flexibilité. C’est une attitude de pragmatisme, le Club Urba-EA la privilégie. L’idée, et c’est celle que nous défendons, est d’utiliser les avancées technologiques. Plusieurs acteurs de l’OpenSource proposent des catalogues de logiciels permettant d’hybrider l’ancien monde informatique, celui des fameuses applications, et le nouveau monde du Big Data, du non-structuré, etc.


L'approche pragmatique



Sans entrer dans les détails (déjà largement exposés sur ce site), le principe, vis-à-vis de ce patrimoine d'applications, est simple : il faut intervenir en étant totalement non intrusif. C’est-à-dire qu’il n'y a aucune modification du logiciel à faire. Simplement on respecte les modes d’échange entre applications, si c’est par exemple en mode fichier, on continue de les alimenter par les fichiers qu’elles attendent, et d’exploiter les fichiers qu’elles fournissent… Idem, s’il s’agit de messages, voire d’API, … En quelque sorte, on les leurre, et ne les perturbe en aucune façon.

Bien sûr, pour faire cela il faut mettre de l’intelligence au bon endroit. Il faut jeter les bases d’une « architecture flexible » qui va permettre de faire évoluer les grandes masses, de rapprocher les classiques silos applicatifs qui divisent l’entreprise. Et de connecter cet ancien monde à celui de l’IT rapide qui se crée autour des plateformes de la mobilité, des réseaux sociaux, des objets connectés … et enfin d’ouvrir le SI à l’écosystème, les partenaires, le collaboratif…

Finalement, le sujet n'est pas technologique, et dépasse les modes actuelles, puisque la réflexion doit porter sur les fondamentaux des chaînes de valeur.

Des enjeux de Société


Pour l'Architecture du SI, pour l'Urbanisation et l'Architecture d'Entreprise, une page est en train d’être tournée. Certaines entreprises ont adopté cette philosophie. Des projets se conduisent. Le mouvement est lancé, et ce type d’architecture flexible se met en place.

Les enjeux sont colossaux. Par-delà les investissements informatiques qu’on ne peut passer en pertes et profits, il y va de milliers d’emplois encore formatés par les applications historiques, et par une vision du système à base de formulaires, de processus, de guichets,..  Au final, il y va de millions de clients et usagers qu’il faut accompagner, sans Big Bang, dans la transformation numérique de la Société.

dimanche 7 février 2016

L'Architecture Flexible en pratique

Nous avons sur ce site posé les bases d'une Architecture Flexible.

Les avantages d'une telle architecture, dans un monde où l'avenir est de plus en plus imprévisible, sont une évidence.

On pourrait croire qu'un tel dispositif relève de la magie ! N'y a-t-on pas rêvé depuis des lustres, englué dans un patrimoine SI guetté par l'embolie ?

Non, l'Architecture Flexible ne relève pas d'un tour de passe-passe, ou d'une invention marketing illusoire.

Bien sûr, il s'agit d'une innovation contre les pratiques actuelles, et passées, d'une rupture qui provoque immédiatement le scepticisme.

Pourtant, concrètement, une fois l'Architecture définie, en un temps réduit, les Hommes de l'Art (du coté IT et du coté métier) sont séduits : comment a-t-on pu penser faire autrement !

L'Architecture Flexible c'est simple


L'Architecture Flexible, telle que définie ici, aboutit à une architecture simple :


C'est une architecture réduite


Un système d'Information est complexe car il s'étend en tous sens, et contient de multiple interactions dans une combinatoire sans limites. Pire, dans le contexte actuel de transformation numérique et de dissolution des frontières des entreprises, un système de systèmes, associant plusieurs SI, est encore plus incommensurable.

A contrario, une Architecture Flexible, ne porte que sur l'épine dorsale du SI, sur quelques invariants, ignorant les multiples déclinaisons subsidiaires. Ancrée dans les chaînes de valeur, elle se concentre sur les fondements des transformations, sans détailler ni processus, ni algorithmes, chassant la complexité dans les briques d'un Lego extensible, organisé en fractales.

C'est une architecture basée sur peu de concepts 


Une Architecture Flexible utilise un nombre limité de concepts que l'on retrouve ici :






C'est une architecture définie à faible coût et peu de délai


Basée sur des faits invariants, directement identifiable, l'Architecture combine des figures de style, qui se retrouvent dans tous les domaines de l'entreprise et d'un écosystème. En effet, les chaînes de valeur, malgré leur apparente diversité, obéissent à un modèle caractéristique.

La définition de l'architecture découle ainsi d'une phase de conception rapide.

Le raisonnement est logique, générique, transposable aux cas spécifiques.

Bien sûr, l'architecture suppose un socle technique, mais la qualité de la modélisation, de la conception des composants d'architecture. En somme, un schéma en A4 est en général suffisant pour poser les bases de cette conception.

C'est une architecture modifiable


Dans l'esprit, la création et l'introduction de l'architecture n'impose pas de Big Bang. Et pendant son usage, le paysage est recomposable, comme un Lego. Surtout l'épine dorsale peut aussi connaître des évolutions, par modification de périmètres, de règles de subsidiarité, de modèles de données.

Car l'Architecture Flexible trace systématiquement la vie du système, par une gestion rigoureuse des dates (modèle tri-daté).

C'est une architecture durable


Fondée sur les invariants de chaînes de valeur, l'architecture peut traverser toutes les évolutions : reconfigurations du Business, transformation numérique, ruptures technologiques, ...

L'Architecture Flexible c'est concret et praticable


C'est une Architecture qui traverse tous les niveaux de conception


Point n'est besoin de modéliser le Business, les processus, le fonctionnel, l'architecture SI, l'architecture technique, ...

Les concepts les plus porteurs, en effet, ont du sens à tous ces niveaux. Par exemple celui d'événement. Celui d'information de référence.

C'est une architecture "démontrable" facilement sur un exemple représentatif


Certes un socle technique est nécessaire, mais il existe sur étagère et peut être mobilisé dans le Nuage.

Une phase de conception rapide peut aboutir à des développements légers en coûts et délais, en rupture avec la lourdeur des études classiques (avant-projet, schéma directeur, spécifications, ingénierie des exigences, ...).

C'est une architecture ouverte vers tous les mondes de l'IT


L'Architecture Flexible fait un lien entre les différents mondes de l'IT, sans exclusive.

Elle utilise des méthodes de modélisation simples, et peut interfonctionner facilement avec les vieux fichiers comme les nouvelles API.

L'Architecture Flexible est Data Centric


L'Architecture Flexible est fondée sur les données, et organise de façon structurée le cyclone des données, en synergie avec toutes les mises en forme possibles. Voir les relations entre les Puits et ODS, Data Lake, ...