dimanche 31 mai 2015

Recyclons les idées pour transformer l'économie, l'entreprise, les SI

Sur ce site, à plusieurs occasions, nous avons vu à l'oeuvre différentes transformations.
D'abord, celles qu'instrumentent les systèmes d'information, à l'origine de mon ouvrage.

Puis ce modèle peut s'appliquer à l'entreprise, qui, dans tous ces fonctionnements, au travers de ses produits, de ses services, "transforme". Le modèle est identique, et se fonde sur les événements, assemblés en cycles et parcours.

Justement nous allons voir qu'il faudrait "recycler les idées", certaines anciennes approches étant obsolètes, comme de vieilles machines à coudre. Mais le recyclage des idées demande efforts et temps, plus que celui de machines à coudre :



Nous allons prendre pour guide le modèle systémique proposé. Plusieurs illustrations on été proposées ici. Par exemple le modèle, à plusieurs faces, d'un géant du net synthétise son fonctionnement :

Modèle à plusieurs faces
 Par extension, on retrouve la même logique de fonctionnement à l'échelle d'un pays :
Cycles d'une nation
Et, toujours avec le même prisme d'observation qui recherche les cycles fondateurs, le modèle s'applique à un écosystème :
Et peut aussi s'étendre aux transformations climatiques :

En somme tous ces exemples montrent l'intérêt d'une vision systémique. Ils démontrent que les cycles, présentés sur les faces de ces polygones, ne sont jamais isolés, et, bien que fortement autonomes, sont interdépendants.

Ils montrent aussi que l'équilibre du système dépend de la dynamique en fonctionnement. Que cette dynamique dépend des temps de cycle, qui sont souvent très différents comme dans l'exemple écologique. Dans l'économie industrielle, la création d'un nouveau produit, l'investissemnt dans une usine étaient sur des cycles longs. Dans l'économie numérique tout s'accélère, mais les cycles n'en sont pas moins présents, et pilotent de plus en plus les biorythmes.

Et, dans tous les cas, cette, dynamique, au cours du temps, enclenche le cycle majeur de transformation du système lui-même. Cycle qui explique, dans une vision plus large, sa croissance, sa survie, ou son déclin.

Inconscience des cycles


Bien souvent, plusieurs aspects du modèle sont connus, car ils sont directement "vécus". Bien souvent, la conscience d'un dysfonctionnement "facial", ou "systémique" est partagée, ou débattue.

Par exemple, bien des réglementations visent à corriger tel cycle de tel marché, en y introduisant des contraintes nouvelles. Malheureusement, les promoteurs de ces lois et règlements n'ont pas la compréhension globale du modèle, et ne le voient que par un bout de la lorgnette, c'est-à-dire un seul des cycles du système...

Dès lors leur nouveau règlement impacte, en ricochet d'autres cycles, et dans les cas les plus heureux, on en constate rapidement les dégâts et on "détricote" la réglementation déséquilibrante. Perte d'énergie dans tous les rouages de l'économie, et nouveau déficit d'image pour la classe politique.

Et puis, il y a les cas où le cycle impacté, est, dans sa nature, de longue haleine : le résultat n'est pas assez immédiat pour qu'on puisse faire machine arrière. Les "bonnes" intentions produisent alors, à terme, un effet inverse dévastateur. Ce fut le cas par exemple de la filière de l'industrie informatique française, dont la puissance publique, à force de bonnes idées déphasées du réel de marché, n'a fait qu'organiser le déclin et la disparition.

Car il faut du temps au temps : chaque cycle a son propre tempo, rien ne sert de croire qu'on peut le changer par décret. Car chaque face du système, comme illustré ci-dessus, n'est pas isolée et interagit avec les autres cycles, interaction qui crée l'équilibre dynamique du système.

Une difficulté générale


Dans le fond, ces écueils sont constatés dans tous les domaines, et on gagnerait fort à en tirer les enseignements.

Un autre exemple vient à l'esprit et a une résonance particulière pour la sphère des informaticiens et autres spécialistes de l'IT...

Il est clair que l'ingénierie logiciel, après des années de stabilité et de changements lents, est fortement secouée : développement "agile", irruption de nouvelles architectures, éclatement des modèles de bases de données, Big Data,... Or, face à cette rupture rapide, le temps d'appropriation par les professionnels est lent, le temps d'adaptation des filières universitaires, de remise en cause des thématiques classiques (la famille des standards MDA, les normes internationales, les manies des méthodes d'Enterprise Architecture,...) parait d'un autre ordre de magnitude !


Pourtant les choses sont simples. S'agissant par exemple de l'économie numérique, la transformation globale est rapide :

  • au niveau d'un pays elle explique une forte part de la croissance, à en croire les experts
  • et surtout, comme lors de tout révolution industrielle, elle provoque une redistribution des cartes, en terme de "puissance industrielle" et d'emplois, entre les nations.

Dans ce contexte, bien des experts recommandent une action radicale sur les formations, argumentant sur tel ou tel indicateur de retard de telle nation. Soit. Mais s'il s'agit de former à l'informatique sur les bancs de l'école, quel sera l'effet "à temps" pour créer un avantage compétitif ?

Voilà sans doute une bonne intention, rassurante, mais déphasée.

Le levier fiscal serait sans aucun doute plus efficace et rapide, tant que la "fenêtre" d'opportunité pour agir est encore ouverte.

Une méthode de raisonnement simple


Ceci étant dit, la méthode à laquelle ce site est dédié s'appliquait à l'origine pour la conception des SI. Car cette activité nécessite aussi une conscience de la dynamique du système, de ses cycles fondateurs, de son équilibre.

Bien sûr, concernant une entreprise, il existe une multitude d'approches méthodologiques, de façons de construire la stratégie, d'imaginer les "business model". Elles sont tellement riches qu'il faut des investissements en spécialistes et autres gourous.

Concernant une nation, il y a aussi la possibilité de grands modèles macro-économiques très sophistiqués. Encore une affaire de spécialistes.

Mais ici, nul besoin de tels détours productifs.

Transformation de machines à transformer
Et il me prend de rêver à un "machin" simple qui formaliserait ces fameux cycles, leurs temps de base, leurs interactions... A la limite une animation pour anticiper l'évolution d'un système au travers de ses différents cycles et parcours.

Car tous ces systèmes dont nous avons parlé sont des "machines à transformer" que l'on peut voir au travers d'un seul et même prisme générique !

Penser cycle pour transformer l'économie, l'entreprise, les SI !

Recyclons les idées issues d'un passé suranné.

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