dimanche 24 février 2013

Et si vous "sautiez" de frontière ?

Nous avons vu que les écosystèmes assurent plusieurs transformations, chaque transformation étant caractérisée par une ou plusieurs frontières ( frontières : un espace à objectiver ).

Souvent, le cycle de transformation majeur de l'écosystème, celui du "système opérant", travaille à l'occasion d'évènements très caractéristiques de l'activité : "courses" d'un client dans la distribution, "mouvements monétaires" pour les banques, "transport d'un passager" pour le transport voyageur, etc...

Il est fréquent, à ce niveau, que ces évènements opérants soient induits par des évènements qui les déclenchent et motivent :

  • besoin de réapprovisionnement en denrées consommables, pour la distribution,
  • acte d'achat, ou terme d'un revenu, pour le client bancaire,
  • obligation ou envie de déplacement pour le passager.

Les évènements "initiateurs" suivent aussi des cycles : cycle de consommation de denrées consommables, achats récurrents et échéances mensuelles provoquant les mouvements financiers, déplacements domicile-travail ou d'affaire ou de loisir... Ils matérialisent donc eux aussi une frontière, avec ses "pointillés".

Le schéma ci-dessous présente la relation entre une frontière de la dépense, en général inconnue par le banquier, et la frontière des paiements.
Frontières Dépense et Paiement

Pour l'entreprise, ou plus généralement l'écosystème qui "exploite" une frontière traditionnelle, typique de son métier, pourquoi ne pas "faire le pas" et sauter de frontière ?

Il s'agit tout simplement d'ajouter un maillon à la chaîne de valeur, en apportant un service ou un produit adapté à l'évènement initiateur :

  • facilités de réapprovisionnement (par exemple automatique, ou gestion de liste de course,...),
  • gestion budgétaire individuelle (utilisant par exemple un typage automatique des revenus et achats et des algorithmes simples de simulation)
  • prise en compte du déplacement multimodal différentiée selon la segmentation
    • domicile-travail (avec par exemple historisation des temps, géolocalisation, optimisation des horaires, services de proximité le long du parcours)
    • déplacement professionnel (agence de voyage virtuelle)
    • loisir (intégration de services, ciblage par centre d'intérêt personnel,...)

Ce sont autant d'exemples d'orientation, toujours plus forte c'est le "sens de l'histoire", vers les services, car les entreprises et organisations ont de moins en moins les contraintes matérielles autrefois imposées par le seul recours aux ressources physiques.

Les trois exemples cités peuvent être enrichis dans tous les domaines de la vie réelle, des espaces virtuels, et même sur des évènements "intimes" qui deviennent lisibles grâce à la technologie (réseaux sociaux, objets connectés)... L'intimité numérique émerge !

Inutile de théoriser sur le business model : objectivez la nouvelle frontière, et voyez comment franchir le pas. De toute façon, cela se fera, car c'est une évolution Darwinienne... Aux acteurs économiques de trouver le meilleur chemin (seul pour capter le marché, en partenariat, en consortium, en créant un brevet, ...). Et cela concerne aussi les Services Publics, par exemple dans le domaine de la Santé, ou de la "Smart City" (à traduire par Cité radieuse cf. Le Corbusier ?).

L'ancienne frontière sera-t-elle supprimée ? Bien sûr que non, elle est positionnée sur des événements stables, réglementés, où le poids de l'histoire a accumulé garanties, sécurité, responsabilité, labels,...

Le métier traditionnel, historique, de l'entreprise sera préservé, certes sans doute challengé car repoussé dans les zones de la chaîne de valeur où les rendements d'échelle sont exigeants.

Chaussez vous bottes de sept lieux et sautez de frontière !


Saut de Felix Baumgartner depuis la frontière de l'espace
 

Vous aurez ainsi contribué à rallonger la chaîne de valeur, en lui donnant plus de subtilité, d'adaptation, d'intimité face aux évènements de la vraie vie, et aux biorythmes économiques.

 

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