jeudi 21 mars 2013

L'age "numérique" : s'orienter "vécu"


La révolution informatique est, à l'échelle de l'humanité, récente. En son début elle a automatisé les travaux les plus répétitifs, sans remettre en cause les structures et organisations existantes. Puis, sans encore changement fondamental, elle a permis de repousser les contraintes du passé où le client était assujetti aux lourdeurs des procédures manuelles, aux délais et aléas des processus matériels.

Progressivement, le client, l'usager, le prospect sont devenus au centre des préoccupations des Entreprises et Organisations, qui ont développé des systèmes d'information donnant une vision toujours plus riche et qualifiée, un pilotage, une anticipation intelligente.
Certes la complexité de tous ces systèmes, en parallèle, n'a cessé de croître, créant des situations ubuesques déroutantes : l'individu, la collectivité ont renforcé leurs défenses, partagé leurs connaissances, dans une globalisation explosive procurée par les réseaux.

Les sociétés et les individus sont devenus les hôtes de multiples microprocesseurs omni-présents, de la carte bancaire, du téléphone au super calculateur.
Cependant, il existe une distance entre le vécu, l'instant, le lieu, le sentiment, le ressenti, le contexte éphémère ou crucial, et l'armée des processeurs, encore fragmentée et, somme toute, stupide, inorganisée.

Avec l’avènement de la société numérique, tous les paramètres des distances au vécu se réduisent :
  • intimité des objets connectés, supports humanoïdes
  • instantanéité, contacts directs, informations immédiates, traces généralisées,
  • ubiquité planétaire,...
Dans un premier temps, même si la symbiose des processeurs avec le vécu est de plus en plus forte, les entreprises et organisations resteront sur leur posture "centrée client" : leur transformation est lente, pour des raisons de culture interne, de rigidité des procédures, de résistance au changement, et lourdeur du patrimoine SI existant, voire d'aveuglement collectif...


A termes, cependant, cette symbiose entrera dans la réalité des systèmes, qui auront à se transformer pour se "centrer vécu":

  • C'est à dire se synchroniser aux rythmes du vécu, développer les chaînes de valeur prenant leur source directement en intimité, sans délai et sans "formalité"?
  • C'est à dire, pour les agents économiques, tirer le meilleur parti de ces bio-rythmes pour offrir des services adaptés et se démarquer de concurrents encore calés sur les anciens processus.
  • C'est à dire, être numérisé "jusqu'au bout des ongles", en captant l’évènement à la source : dans les réseaux sociaux, les objets connectés, les automates, les canaux multi-numérisés, les traces de toutes sortes. C'est à dire, être en capacité de traiter l'infiniment petit de l'instant, grâce aux nouvelles architectures (Cloud, Big Data).
Cette transformation est un défi pour la société, et pour le monde économique, qui peut y trouver, ou non, un relais de croissance.

Plus particulièrement pour la profession informatique, au sens large, du management, des maîtres d'ouvrage aux maîtres d'oeuvre, une révolution est à faire. Au centre de cette nouvelle cathédrale du vécu, et de ses multiples absidioles, devrait se trouver une nouvelle génération d'Architecture d'Entreprise.

Une architecture qui s'oriente sur ce vécu, et remise les méthodes héritées de l'époque où les "applications" étaient activées au rythme des processus, palles reflets de la vraie vie.

Ce sont ces bases que l'on retrouve ici avec le framework proposé : Value Chain Canvas Model, (en français : VCCM Trame Business).

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